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Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/703

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SAINT BASILE.

On verra sur Sion le Dieu des dieux, c’est-à-dire des saints[1].

« Or si c’est à l’Esprit-Saint que les dieux doivent d’être des dieux, il faut qu’il soit lui-même divin et qu’il procède de Dieu. » En effet, de même que ce qui donne aux caustiques la propriété d’être caustiques doit être caustique lui-même, et que ce qui sanctifie les saints doit lui-même être saint, de même Celui auquel les dieux doivent d’être des dieux est nécessairement lui-même Dieu.

« Puisque l’essence de l’Esprit-Saint est si divine et si précieuse, plein de confiance en elle, ne crains pas de chercher le Christ qui en est le dispensateur : Car personne ne peut invoquer le Seigneur Jésus sans l’Esprit-Saint[2]. « La vie qui s’échappe de l’Esprit-Saint pour former la substance des autres êtres ne se sépare cependant pas de lui. De même qu’il y a dans le feu la chaleur latente qui constitue son essence et la chaleur qui se communique à l’eau ou à tout autre objet de ce genre ; » de même l’Esprit-Saint possède la vie en lui-même, et ceux qui participent de lui vivent, comme il convient à des dieux, d’une vie divine et céleste.

Celui-ci embrasse en effet en lui-même tout être immortel, toute intelligence, tout ange, toute âme. Il ne cherche pas à changer,


PLOTIN.

« Mais si c’est à l’Âme que les dieux doivent d’être des dieux, il faut qu’elle soit elle-même un dieu plus auguste…… »

« Puisque l’essence de l’âme est si divine et si précieuse, sois persuadé que par elle tu peux atteindre Dieu ; avec elle élève-toi à lui. » Tu n’auras pas à le chercher loin de toi ; il n’y a pas entre lui et toi plusieurs intermédiaires. Afin de l’atteindre, prends pour guide la partie la plus divine et la plus haute de l’âme, la puissance dont elle procède et par laquelle elle touche au monde intelligible. En effet, malgré la dignité que nous venons de lui reconnaître, l’âme n’est que l’image de l’Intelligence. Comme le verbe [extérieur] est l’image du verbe [intérieur] de l’âme, l’âme est elle-même le verbe et l’acte de l’Intelligence. « Elle est la vie qui s’en échappe pour former une autre hypostase, de même qu’il y a dans le feu la chaleur latente qui constitue son essence, et la chaleur qui rayonne à l’extérieur…… »

«… L’Intelligence pure embrasse en effet toute essence immortelle, toute intelligence, toute divinité, toute âme ; et tout y est

  1. Psaumes, LXXXIII, 8.
  2. Épître 1re aux Corinthiens, XII, 3.