Aller au contenu

Page:Plotin - Ennéades, t. III.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
CINQUIÈME ENNÉADE.


sans doute. Faisant usage d’une autre faculté, nous aurons l’intuition de l’intelligence qui se connaît elle-même ; ou bien, nous emparant d’elle, puisqu’elle est nôtre et que nous sommes siens, nous connaîtrons ainsi l’intelligence et nous nous connaîtrons nous-mêmes. Cela est nécessaire pour que nous connaissions ce qu’est dans l’intelligence la connaissance de soi-même. L’homme devient intelligence, quand, abandonnant ses autres facultés, il voit l’intelligence par l’intelligence, et il se voit lui-même de la même manière que l’intelligence se voit elle-même.

V. Est-ce en contemplant une de ses parties par une autre partie que l’intelligence pure se connaît elle-même ? Alors, une partie sera le sujet, une autre partie sera l’objet de la contemplation ; l’intelligence ne se connaîtra pas elle-même. — Mais quoi, dira-t-on, si l’intelligence est un tout composé de parties absolument semblables, en sorte

    nulla prope judicia eliciamus, quin pendeamus ex aliqua sempiterna formula qua naturaliter novimus quid justum, verum, pulchrum sit, etc. ; vel ex immutabili aliqua regula : idem non posse esse et non esse, totum parte majus esse, justum injusto, melius deteriori anteponendum esse, suum cuique jus tribuendum esse, etc. ; quum hæcita sint, novit utique animus, etsi se in semet ipsum non replicet, intelligibilibus et æternis ideis se connexum esse. 3° Intellectus si sua ipse intellectio est, si ipsa intelligibilia est, quia ideæ ipsi inessentiatæ sunt, intelligere utique non potest, nisi se intelligat. 4° Mens semper se videt, ne amens sit et a seipsa distet ; extra se mens nunquam progreditur, sed ratione ad agendum peregrinante, ipsa sibi immanet, se ergo semper videt. 5° An quiescet mens ? Esto, sed ne sit amens. Quies mentis est ab aliis vacare, sibi vacare. Seipsam contemplari feriatio mentis est. Laborat et fatigatur qui ad externa proficiscitur ; qui suus sibi est, seque in se totum recolligit, is otiatur semper et conquiescit. Prius in se consistat animus necesse est, et inde, velut ex quiete in motum, ad externa prorumpat. Postremo tandem, si Deum intelligit mens ut datorem omnium, seipsam quoque intelligit ut primum tanti largitoris munus. » (Dogmata theologica, t. I, p. 20.)