NICIAS.
Comme j’ai cru qu’il n’y avait rien de déraisonnable à mettre en parallèle Nicias et Crassus, les malheurs de celui-ci chez les Parthes, et ceux du premier en Sicile, j’ai besoin d’adresser quelques explications à ceux qui liront cet écrit ; car il ne faut pas qu’on puisse croire qu’en reprenant à mon tour ces récits, dans lesquels Thucydide a déployé plus que jamais un pathétique, une vivacité, une variété inimitables, j’aie voulu rien faire qui ressemble au dessein de Timée[1]. Il espérait surpasser Thucydide par l’éloquence, et prouver que Philistus n’est absolument qu’un rustre et un sot ; et il s’est jeté, dans son histoire, au beau milieu des sujets que Thucydide et Philistus ont le mieux traités, combats de terre, batailles navales, harangues publiques. Mais il n’était, par Jupiter ! au prix d’eux, pas même
Un homme à pied courant près d’un char lydien,
comme dit Pindare[2] ; et il s’est montré, dans cette entre-