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Page:Plutarque - Vies des hommes illustres, Charpentier, 1853, Tome 3.djvu/111

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NICIAS.


(De l’an 465 environ, à l’an 413 avant J.-C.)

Comme j’ai cru qu’il n’y avait rien de déraisonnable à mettre en parallèle Nicias et Crassus, les malheurs de celui-ci chez les Parthes, et ceux du premier en Sicile, j’ai besoin d’adresser quelques explications à ceux qui liront cet écrit ; car il ne faut pas qu’on puisse croire qu’en reprenant à mon tour ces récits, dans lesquels Thucydide a déployé plus que jamais un pathétique, une vivacité, une variété inimitables, j’aie voulu rien faire qui ressemble au dessein de Timée[1]. Il espérait surpasser Thucydide par l’éloquence, et prouver que Philistus n’est absolument qu’un rustre et un sot ; et il s’est jeté, dans son histoire, au beau milieu des sujets que Thucydide et Philistus ont le mieux traités, combats de terre, batailles navales, harangues publiques. Mais il n’était, par Jupiter ! au prix d’eux, pas même

Un homme à pied courant près d’un char lydien,


comme dit Pindare[2] ; et il s’est montré, dans cette entre-

  1. Timée de Tauroménium en Sicile. Les anciens ne sont pas tous aussi sévères sur son compte que l’est ici Plutarque ; et l’on doit croire que, s’il était fort loin d’égaler Thucydide, il n’était pas moins un historien d’une réelle valeur.
  2. Dans quelqu’un des chants qui sont perdus.