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Page:Poètes Moralistes de la Grèce - Garnier Frères éditeurs - Paris - 1892.djvu/159

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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

Tout signe de salut a disparu de chez nous ; tout y est au contraire, comme dans une ville qui va périr (235-236).

Je t’ai donné des ailes qui te porteront, d’un vol facile, au-dessus de la mer sans limites, par toute la vaste terre. Tu seras de tous les festins, où ton nom volera sur les lèvres des hommes. Aux doux accords des flûtes, dans un beau et harmonieux langage, les jeunes gens aimables, au milieu de fêtes brillantes, chanteront tes louanges. Et quand, par un chemin ténébreux, tu seras descendu sous la terre, dans la triste demeure de Pluton, jamais, tout mort que tu seras, tu ne perdras ta gloire ; tu conserveras chez les hommes un nom immortel, ô Cyrnus, voyageant dans la Grèce et dans ses îles, au delà des déserts de la mer poissonneuse, non sur le dos des coursiers, mais par le glorieux bienfait des Muses couronnées de violettes. Chez tous ceux, en effet, même des générations futures, qui aimeront les vers, tu seras chanté tant que subsisteront la terre et le soleil. Cependant je ne puis obtenir de toi quelque peu d’égards ; tu m’abuses de vaines paroles, comme un enfant (237-254).

Le plus beau, c’est le plus juste ; rien de meilleur que de se bien porter ; de plus agréable que de posséder ce qu’on aime (255-256).

Je suis une cavale, belle, ardente à la course ; mais celui que je porte ne vaut rien, et c’est là une dure chose. Bien souvent, j’ai pensé à rompre mon frein et à fuir, après avoir précipité ce méchant conducteur (257-260).

Je ne bois plus de vin, depuis que règne près de ma jeune maîtresse un homme, qui vaut bien moins que