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Page:Poètes Moralistes de la Grèce - Garnier Frères éditeurs - Paris - 1892.djvu/171

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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

crois qu’ils rencontreront les ennemis. Peu d’espace les en sépare ; ils l’auront bientôt franchi, si les dieux n’égarent pas ma pensée (549-554).

Il faut, dans les difficultés, dans les disgrâces, que l’homme de cœur se raidisse et demande aux dieux sa délivrance (555-556).

Prends garde : ton sort est sur le tranchant du rasoir ; une fois tu auras beaucoup ; une autre fois tu auras moins (557-558).

Le meilleur est de n’être ni pourvu de richesses très abondantes, ni réduit à une grande pauvreté (559-560).

Puissé-je des biens de mes ennemis posséder moi-même une part et donner tout le reste à mes amis (561-562) !

Il est bon d’être invité à un repas, de s’y asseoir auprès d’un homme honnête et consommé dans la sagesse, afin de profiter de ses utiles discours, et de s’en retourner chez soi avec ce bénéfice (563-566).

Je goûte les joies de la jeunesse ; assez longtemps je reposerai sous la terre, privé de vie, comme une pierre muette. Je quitterai l’aimable lumière du soleil ; si bon que j’aie été, je ne verrai plus nulle chose (567-570).

L’opinion est pour les hommes un grand mal ; l’expérience, un précieux avantage. Beaucoup jugent des biens d’après l’opinion, non d’après l’expérience (571-572).

Fais du bien, et l’on t’en fera. Pourquoi chercher un autre message ? Le bienfait s’annonce assez de lui-même (573-574).

Ce sont mes amis qui me trahissent ; car je fuis un