Aller au contenu

Page:Poètes Moralistes de la Grèce - Garnier Frères éditeurs - Paris - 1892.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
173
SENTENCES DE THÉOGNIS DE MÉGARE

donner de joie à mon cœur, tant je préférais à tout ma patrie (783-788).

Puissé-je ne connaître jamais de soin plus pressant que celui de la sagesse et de la vertu. Puissé-je, assuré de les posséder, charmer ma vie par la lyre, par la danse, par le chant, et jouir honnêtement de ces plaisirs (789-792) !

Ne blesse, par des actes d’iniquité, ni étranger ni compatriote, et contente ton propre cœur par la justice : quant à ces citoyens malveillants, les uns diront du mal de toi, les autres en parleront mieux (793-796).

Les bons sont blâmés des uns, loués des autres ; pour les mauvais, personne ne se souvient d’eux (797-798).

Nul homme, sur la terre, n’échappe au blâme. Quel est le plus heureux ? Celui dont ne s’occupe pas la foule (799-800).

On ne verra jamais, on n’a jamais vu personne descendre, agréable à tous, dans la demeure de Pluton. Celui-là même qui commande aux mortels et aux immortels, le fils de Jupiter, ne peut plaire à tous les hommes (801-804).

Il faut, Cyrnus, qu’il ait plus de rectitude que la règle, l’équerre, le compas, le jugement de celui qui va consulter l’oracle et à qui, dans Pytho, la prêtresse rend une réponse du fond du riche sanctuaire. Si vous ajoutez, vous ne trouverez plus un remède à vos maux ; si vous retranchez, comment éviter d’être coupable envers les dieux (805-810) ?

Il m’est arrivé une chose qui le cède à l’affreuse mort, mais plus fâcheuse, Cyrnus, que tous les autres malheurs : mes amis m’ont trahi. J’irai vers mes

5***