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Page:Poètes Moralistes de la Grèce - Garnier Frères éditeurs - Paris - 1892.djvu/222

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POÉSIES DE MIMNERME
TRADUITES
Par M. HUMBERT


I

Tels ne furent pas, je crois, le courage et le noble cœur de ce guerrier. On le voyait, armé de sa lance, chassant devant lui les escadrons compacts de la cavalerie lydienne dans les plaines de l’Hermus. Sa vaillance eût toujours contenté Pallas Athéné elle-même, lorsque dans la mêlée sanglante, il se précipitait au premier rang et par sa vigueur repoussait l’attaque des ennemis. Il n’y avait pas parmi ses ennemis de guerrier plus brave que lui et combattant plus vaillamment, tant que le soleil éclairait la terre de ses rayons.

II

Que serait la vie, quel plaisir y aurait-il sans Vénus aux cheveux d’or ? Puissé-je mourir quand je n’aurai plus à cœur un secret commerce amoureux, les présents doux comme miel, les plaisirs du lit. Les fleurs de la jeunesse doivent êtres cueillies avec empressement par les hommes et par les femmes. Mais quand la douloureuse vieillesse est survenue, elle qui rend semblables l’homme laid et le beau, sans cesse les fâcheux soucis rongent notre âme ; on n’a plus de joie à con-