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Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/114

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pas dangereuse, je suppose ; — nullement dangereuse, hein ?

— Dangereuse ! fit-il avec une surprise non jouée. Ah ça, que diable entendez-vous par là ?

— Seulement un peu timbrée ? ajoutai-je en me touchant le front. Je ne me trompe pas en me figurant qu’elle n’est pas particulièrement, — pas dangereusement atteinte, eh ?

— Mon Dieu, qu’allez-vous donc imaginer là ? Cette dame, madame Joyeuse, ma vieille et meilleure amie, n’est pas plus malade que moi. Elle a ses petites excentricités, je l’avoue ; — mais les femmes âgées, vous savez — et surtout les femmes trés-âgées sont plus ou moins excentriques.

— C’est juste, répliquai-je, c’est juste ; — et ces autres dames, ces autres messieurs… ?

— Sont mes amis et mes aides, interrompit M. Maillard en se redressant avec hauteur, — mes très-bons amis et mes aides.

— Quoi, tous ? Les femmes aussi ?

— Certes, dit-il ; nous ne pourrions rien sans elles ; il n’est personne qui les vaille pour soigner un malade ; elles ont une manière à elles, vous savez ; leur brillant regard exerce une influence merveilleuse, une influence qui tient de la fascination du serpent, vous savez.

— Sans doute, dis-je, sans doute !