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Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/198

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désirer. Il commence, il est vrai, à faire un peu sombre ; mais, demain matin, vous pourrez examiner ce portrait à loisir. En attendant, soyez mon cavalier et accompagnez-moi à la maison. Nous attendons quelques amis, et on fera de la musique. Je puis vous promettre que vous entendrez de bons chanteurs. Nous autres Françaises, nous sommes moins cérémonieuses que vos compatriotes, et je n’aurai aucune peine à vous faire accepter comme une vieille connaissance. »

Sur ce, elle prit mon bras et je la ramenai chez elle. Madame Lalande habitait un bel hôtel qui, je crois, était meublé avec beaucoup de goût : Mais je ne suis guère à même de me prononcer là-dessus ; car il faisait déjà sombre lorsque nous gagnâmes la demeure d’Eugénie, et, dans les maisons américaines de premier ordre, on jouit le plus longtemps possible, durant les chaleurs de l’été, de la douceur du demi-jour. Cependant une heure environ après mon arrivée, on alluma dans le grand salon une lampe solaire garnie d’un abat-jour, et je vis alors que cette salle était décorée avec une rare élégance et même avec splendeur ; deux autres salons, où se tenaient la plupart des visiteurs, restèrent dans une agréable semi-obscurité. C’est là une excellente coutume, qui laisse aux invités le choix de l’ombre ou du jour, et que