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Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/222

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travail dans la suite, me prouva qu’il n’est pas facile de mystifier certains aristarques, et donna le coup de grâce, comme disent les Français, à mes espérances à peine écloses, comme on dit dans la cité des transcendantalistes.

Le fait est qu’aucune des revues auxquelles je m’adressai ne manqua d’administrer un éreintement complet à maître Oppodeldoc dans la colonne des « Réponses mensuelles à nos correspondants. » Le Nasillard lui donna du fil à retordre dans la tartine suivante :

Oppodeldoc (quel que soit ce monsieur) nous envoie une longue tirade où il est question d’un aliéné qu’il baptise Ugolin, lequel a une nichée d’enfants qu’on devrait fouetter et envoyer coucher sans souper. Son récit, d’un bout à l’autre, est d’une pâleur, pour ne pas dire d’une platitude pitoyable. Oppodeldoc manque d’imagination, — et, s’il nous est permis d’émettre ici notre humble opinion, l’imagination est non-seulement l’âme, mais le cœur même de la poésie. Oppodeldoc (quel que soit ce monsieur) a l’audace de nous prier d’insérer au plus vite ses balivernes et de solder sans délai le prix de sa copie. Nous n’insérons ni n’achetons de pareilles niaiseries. Nous le prévenons toutefois qu’il trouvera sans peine à vendre autant de galimatias qu’il en pourra griffonner, pour peu qu’il se donne la peine de présenter ses manuscrits au Braillard, ou Sucre-d’Orge ou à la Buse Savante.