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Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/245

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vrages au moyen d’une étrille, puis, jetant le produit dans un tamis, je séparai avec soin tout ce qui pouvait sembler honnête (presque rien), ne gardant que les phrases insolentes, que je plaçais dans un poivrier percé de trous longitudinaux, de façon qu’une sentence entière pût y passer sans être trop froissée. Ces préparatifs achevés, il ne restait plus qu’à appliquer le mélange. Lorsqu’on me chargeait de jouer Thomas Hawk, je frottais une page de papier tellière avec le blanc d’un œuf de jars ; je réduisais alors en lambeaux la chose dont il fallait rendre compte par le même procédé que j’avais employé pour les autres ingrédients, — mais avec plus d’attention, de manière à isoler chaque mot ;

    Editor’s Table, in-18, New-York, 1853), qui n’avait pas paru, lorsque M. Thingum Bob l’a pris à parti. Poe dit dans ses études intitulées The literati of New York City : « M. Clark m’a fait l’honneur, un jour, de critiquer mes poésies, et… je lui pardonne. » Il me paraît probable que notre poëte aurait oublié le directeur du Knickerbocker, au lieu de lui pardonner comme il fait, si ce dernier avait été plus élogieux. C’est le cas cependant de répéter le distique :

    Cet animal est fort méchant,
    Lorsqu’on l’attaque il se défend.

    Quant à Cobbett et à lord Brougham, on sait qu’ils se sont parfois livrés à des violences de langage qui justifient un peu l’usage que Thingum Bob fait de leurs œuvres.

    (Note du traducteur.)