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Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/295

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II

Tout de blanc vêtue, sur un banc de gazon semé de violettes, je te vis à demi-couchée ; tandis que la lune versait ses rayons sur les visages soulevés des roses et sur le tien, soulevé, hélas ! dans l’affliction.


III

Sans doute ce fut le sort qui, ce soir de juillet, à minuit, — sans doute ce fut la Destinée… (elle se nomme aussi la Tristesse…) qui me conseilla de m’arrêter devant la grille du jardin pour respirer l’encens des roses endormies. Rien ne remuait ; dans le monde abhorré tout dormait, — hormis toi et moi ! (Ô ciel, ô Dieu, comme mon cœur bat en accouplant ces deux mots : hormis toi et moi.) Je m’arrêtai — je regardai — et en un instant tout disparut. (Ah ! rappelez-vous que le jardin était enchanté.) L’éclat de perle de la lune s’éteignit : les bancs de gazon et de mousse, les sentiers en méandres, les fleurs fortunées et les arbres plaintifs, je ne les vis plus : le parfum même des roses mourut entre les bras des brises amoureuses. Tout — tout s’évanouit, — hormis toi — hormis moins que toi : hormis