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Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/87

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meurtrier une confession si opportune. La franchise si excessive du sieur Bonenfant m’avait dégoûté au point de m’inspirer des soupçons dès le commencement. Témoin de la scène du coup de poing donné par M. Pennyfeather, j’avais été frappé de l’expression diabolique qui avait animé les traits du vieux Charly. Ce ne fut qu’un éclair ; mais il n’en avait pas fallu davantage pour me convaincre que le parasite ne manquerait pas de se venger dès qu’il en trouverait l’occasion. J’étais donc disposé à envisager ses manœuvres sous un autre jour que les Rattlebourgeois. Je remarquai tout d’abord que les découvertes compromettantes pour M. Pennyfeather provenaient directement ou indirectement de M. Bonenfant. Mais ce qui acheva de m’ouvrir les yeux, ce fut l’affaire de la balle. Les Rattlebourgeois oubliaient (mais moi je me le rappelais), que le plomb qui avait blessé la bête était entré d’un côté et ressorti de l’autre. Donc, il était clair que celui qui avait découvert la balle n’était qu’un habile escamoteur. Cette conviction me donna à penser que les autres preuves pouvaient bien avoir été préparées de la même façon. Lorsque je songeai à tout cela, lorsque je remarquai, en outre, que depuis la mort de son ami, M. Bonenfant se montrait plus généreux et dépensait beaucoup plus d’argent qu’autrefois, je sentis naître