Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/168

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comme concluant contre l’Hypothèse Cosmique de Laplace ; et à l’annonce des découvertes en question, le défenseur le plus enthousiaste, le vulgarisateur le plus éloquent de la théorie, le docteur Nichol, alla jusqu’à admettre la nécessité d’abandonner une idée qui avait fait la matière de son plus honorable livre[1].

Plusieurs de mes lecteurs seront sans doute portés à dire que le résultat de ces nouvelles investigations a au moins une forte tendance à renverser l’hypothèse, tandis que d’autres, plus réfléchis, insinueront seulement que, bien que la théorie ne soit nullement détruite par la ségrégation desdites nébuleuses, cependant l’impossibilité d’opérer cette

  1. Tableau de l’Architecture des Cieux. — Une lettre attribuée au docteur Nichol, écrivant à un ami d’Amérique, a fait le tour de nos journaux, il y a environ deux ans, qui admettait la nécessité à laquelle je fais allusion. Dans une lecture postérieure, M. Nichol semble toutefois avoir triomphé en quelque sorte de la nécessité, et ne renonce pas absolument à la théorie, bien qu’il ait l’air de s’en moquer un peu comme d’une pure hypothèse. Avant les expériences de Maskelyne, qu’était donc la Loi de Gravitation ? Une hypothèse. Et qui mettait en question cette loi, même alors ?