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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 3, 1926.djvu/150

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CHAPITRE VI


Les armements de l’Allemagne et le service militaire en France. — Le ministère Briand met à l’étude le service de trois ans. — Réunion du Conseil supérieur de la guerre. — Dépôt du projet. — La réforme électorale au Sénat. — Crise ministérielle. — M. Barthou constitue le nouveau cabinet. — Voyage à Montpellier.


« L’accroissement notable des armements de l’Allemagne », dont parlait le baron Guillaume, avait pris, dans les derniers temps, des proportions inattendues. C’était, du reste, là continuation d’un effort progressif. Tandis qu’en France la durée du service militaire avait été réduite de trois ans à deux, le 21 mars 1905, avec rétroactivité, au profit de la classe sous les drapeaux, tandis que, par une décision du 4 avril 1908, le ministère Clemenceau avait abrégé les périodes d’instruction des réservistes, était intervenue en Allemagne, au mois de mars 1911, une loi nouvelle qui comportait une augmentation d’effectifs élevant à cent cinquante mille hommes la supériorité de l’armée allemande sur la nôtre, et qui prescrivait la création de cent douze compagnies de mitrailleurs, de dix-huit batteries de campagne, de neuf bataillons d’artillerie à pied, de cinq bataillons d’agents de chemins de fer, d’aérostiers, d’automobilistes, de télégraphistes et le reste. Au lendemain du jour où les Chambres françaises