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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 3, 1926.djvu/171

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CHAPITRE VII


Les demandes des États balkaniques. — La question de Scutari. — Le projet de démonstration navale. — Les exigences de l’Autriche. — Les inquiétudes de la Russie. — L’esprit de conciliation de la France et de l’Angleterre. — Reddition de Scutari. — Sous la pression de l’Europe, le roi Nicolas remet la ville aux Puissances. — Essad Pacha en Albanie.


En arrivant au quai d’Orsay, M. Stéphen Pichon avait trouvé, à son tour, une tâche redoutable. En Orient, plusieurs questions graves restaient en suspens. La Porte avait accepté la médiation des Puissances ; mais les alliés balkaniques n’y avaient eux-mêmes donné leur assentiment qu’à des conditions dont l’Autriche ne semblait pas devoir prendre son parti. Ils demandaient que Scutari leur fût immédiatement remis, en même temps qu’Andrinople, et l’Autriche continuait à exiger que Scutari restât à l’Albanie, Ils voulaient que la possession des îles de la mer ée fût reconnue à la Grèce, alors que plusieurs puissances entendaient laisser le règlement de cette difficulté à l’Europe tout entière. Ils réclamaient une indemnité de la Turquie, alors que les Puissances estimaient, au contraire, qu’ils devaient participer désormais à la dette ottomane, en proportion des territoires qui allaient leur