CHAPITRE X
Pendant que la crise balkanique se prolongeait ainsi avec des alternatives de violence et de détente, je ne m’étais pas cru en droit d’aller prendre du repos au château de Rambouillet et je me demandais même encore si, aux vacances d’été, je séjournerais dans la maison de campagne qu’avaient adoptée MM. Loubet et Fallières, ou si je m’installerais, comme Sadi Carnot, à Fontainebleau. Les représentants de Seine-et-Marne, notamment MM. Régismanset et Dumesnil, avaient insisté auprès de moi pour que je m’établisse à Fontainebleau. Mais j’avais une préférence pour Rambouillet, qui me rappelait des souvenirs de jeunesse et que je trouvais, du reste, plus paisible. En attendant l’heure incertaine des villégiatures, j’avais, à raison de mon deuil, refusé d’assister en province à plusieurs fêtes où j’étais attendu, mais je n’avais pu me dispenser d’accomplir quelques voyages strictement officiels. C’est ainsi que je m’étais rendu, le 7 juin, à Toulon, pour assister aux manœuvres navales. J’étais arrivé, le matin, de bonne heure, dans cette ville, dont la population professait des opinions politiques avancées, et j’avais
