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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/11

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c’est-à-dire entre le 20 juillet et le 2 août de notre style. M. Isvolsky est chargé de vous en informer. Le séjour en Crimée, où la famille impériale doit retourner en mars pour la santé de l’Impératrice et du grand-duc héritier, rend impossible la visite en mai. Il est très probable, en effet, que la famille impériale ne rentrera pas à Saint-Pétersbourg: avant le commencement de juin3. » C’est ainsi que, sans que nous y fussions pour rien, ni M. Doumergue, ni moi, mon voyage se trouva fixé à une époque de l’année qui semblait devoir être celle des vacances, du beau temps et du calme.

Quelques jours plus tard, le 22 janvier, M. Paul Cambon télégraphiait au Président du Conseil : « À Windsor, où je dois rester jusqu’à samedi matin, le Roi m’a exprimé hier le désir de rendre sa visite à M. le Président de la République. Dans l’état actuel des affaires intérieures de l’Angleterre, il est fort embarrassé pour arrêter une date. Confidentiellement, il m’a fait part de ses appréhensions au sujet des affaires d’Irlande et de la crise qu’elles pourraient entraîner en mai ou en juin. Il lui semble impossible de s’engager pour l’été ; l’automne est trop éloigné et, d’ailleurs, c’est une saison peu favorable. Si la fin d’avril convenait à M. le Président de la République, le Roi pourrait arriver à Paris le 20 avril ou l’un des jours suivants. » Bien que la date proposée tombât en pleine période électorale, je ne fis naturellement aucune difficulté pour l’accepter et, dès le mois de janvier, j’eus ainsi en perspective, pour le printemps et pour l’été, deux séries distinctes de fêtes internationales, dont notre ferme confiance dans