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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/147

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et l’écho se répercute au loin sur le rivage.

Notre vapeur nous conduit à Dinard, dont les maisons sont groupées devant nous, au bord de la mer, dans un cadre verdoyant et fleuri. Le soleil s’est mis de la fête et dore tout le panorama. La jolie ville bretonne nous fait un accueil qui me rappelle celui dont j’ai été l’objet, l’an dernier, sur la côte d’Argent. Le maire, mon ami M. Thorel, avoué au tribunal de la Seine, a miraculeusement stimulé le zèle de ses administrés.

Nous rentrons à Saint-Malo à la tombée du jour et, dans la salle des fêtes de la mairie, un grand banquet est servi. M. Guernier, député, me porte un chaleureux toast, au nom des populations qu’il représente. Je lui réponds par une brève évocation des principales images que j’ai recueillies au cours de la journée. Vers dix heures du soir, par les rues illuminées, je regagne le train présidentiel, au milieu d’une foule en délire, qui assiège les abords de la gare. J’espérais pouvoir me retirer enfin dans ma cabine de nuit. Mais à Dinan, de trop bienveillants noctambules, qui ont envahi le quai, me réclament avec une tumultueuse insistance et me forcent à me montrer. Je parviens cependant à sommeiller quelques heures et, dans la matinée du dimanche 31 mai, j’arrive à peu près reposé à Saint-Brieuc, où m’attendent les représentants des Côtes-du-Nord et la plupart des maires du département. Les Briochins rivalisent de politesse et de bonne humeur avec les habitants des autres villes bretonnes. Après une trop courte visite au port du Légué, un déjeuner de six cents couverts a lieu dans le gymnase du Lycée. Aux discours du maire et de M. Armez, député, président du conseil général, qui proclame la nécessité de maintenir le