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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/55

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Après les choses sérieuses, la collation des honneurs : Pierre Loti reçoit de mes mains sa plaque de grand officier. Il est vraiment aussi heureux et aussi fier de cette distinction que s’il n’était pas Pierre Loti. Pendant que je m’excuse de la lui remettre, il semble presque convaincu qu’elle n’est pas indigne de son génie et qu’elle ajoute quelque chose à sa gloire. Nous causons, lui et moi, des prochaines élections académiques. M. Léon Bourgeois est candidat au fauteuil de Henri Poincaré. Je souhaiterais que Loti pût lui donner sa voix. Il y serait tout disposé, mais il craint que le succès d’un homme politique ne retarde celui de M. Louis Barthou, et M. Louis Barthou est son ami.


Mardi 3 février

Les obsèques de Paul Déroulède, dont le corps a été ramené de Nice, ont lieu ce matin, pendant le conseil des ministres. D’accord avec M. Doumergue, je me suis fait représenter à la levée du cercueil par un officier de ma maison militaire, le colonel Paquette.

M. Delcassé est rentré aujourd’hui à Paris, après avoir mis fin lui-même à la mission que lui avaient donnée MM. Briand et Jonnart. Ni M. Doumergue ni moi, nous ne nous expliquons clairement les motifs de sa détermination.


Mercredi 4 février

Voici que recommencent, à propos des colonies portugaises, ces négociations anglo-allemandes dont M. Auguste Gauvain a pu dire qu’elles étaient un triste exemple d’immoralité diplomatique5. Elles paraissent prendre