CHAPITRE II
Le cardinal Gasparri, secrétaire d’État du Saint-Siège, vient de faire publier un décret pontifical, daté du 1er janvier, où il est prescrit « que dans tout le monde catholique, d’humbles prières seront adressées à Dieu pour obtenir de sa miséricorde la paix tant désirée. » Tous les évêques français ont communiqué ce document aux fidèles de leur diocèse. L’un de ces prélats, celui de Vannes, a accentué, dans sa lettre pastorale, le caractère pacifique du bref de Benoît XV et le gouvernement s’est ému d’une manifestation qui risquait de briser l’unanimité de la confiance nationale. Le service de la censure, dont j’ignore la composition changeante et dont je n’ai aucun moyen de surveiller le fonctionnement, a interdit aux journaux de reproduire le mandement de l’évêque de Vannes et d’autres analogues ; il a, je ne sais pourquoi, infligé le même sort à une