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Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 6, 1930.djvu/49

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mun les emprunts nécessaires à la Belgique, à la Serbie, à la Grèce, à la Roumanie ou, tout au moins, pour les garantir. Sur ces derniers points, rien n’est encore décidé. Quelques principes ont cependant été posés et quelques mesures adoptées[1]. Sur l’initiative de Lloyd George, la conférence a proclamé la solidarité financière et économique des Alliés, Par suite, et en attendant que les circonstances permettent à la Russie de placer des emprunts sur les marchés de France et d’Angleterre, chacun des deux gouvernements de Londres et de Paris va faire à celui de Petrograd des avances s’élevant à 25 000 000 de livres sterling. Le premier crédit ouvert par la France à la Russie en 1915 a été ainsi fixé à un montant maximum de 625 millions de francs. Jusqu’ici la solidarité imaginée par Lloyd George ne joue guère que contre nous.

Le général Pau qui va porter, à son tour, des décorations françaises aux armées de Russie et de Serbie, vient prendre congé de moi. Je lui demande de tâcher d’obtenir dans les deux pays alliés des renseignements précis sur les armements et sur les munitions. Ce que nous savons est aussi vague que peu rassurant.

Dans un Conseil des ministres qui se tient le jeudi 4, est signé un décret portant règlement d’administration publique, relatif à la constatation et à l’évaluation des dommages de guerre. Il va être constitué des commissions cantonales, des

  1. Russian Public Finance during the war, by Alexander M. Michelson, Paul N. Apostol and Michaël W. Bernatzky, with introduction by count V. N. Kokovtzok, New Haven : Yale University Press, p. 293 et s. — Histoire des Finances extérieures de la France, par Lucien Petit, inspecteur général des Finances, Payot, Paris, p. 60 et s. — Lettres à un ami, par Alexandre Ribot, éditions Bossard, p. 79 et s.