Aller au contenu

Page:Poirier de Narçay - La Bossue.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les camarades l’imitèrent et les haches continuèrent leur combat contre la forêt.

Cependant la troupe des chasseurs avançait. On distinguait maintenant les quatre piqueurs en tête du cortège, la trompe de chasse autour du corps en sautoir, portant la livrée de l’équipage, le couteau spécial au côté, bien campés sur leurs chevaux, robustes et vigoureuses bêtes, dont les aptitudes pour ce genre de sport étaient manifestes.

Derrière eux le marquis de Curvilliers et les invités, au milieu desquels on apercevait les amazones au corsage rouge, couleur que faisait ressortir la teinte sombre des jupes.

Et, fermant la marche, un break traîné par de superbes postiers dans lequel avaient pris place la marquise, les dames que l’équitation ne séduisait pas et les victuailles destinées au lunch traditionnel après l’hallali, enfin quelques voitures de diverses formes portant le supplément des invités et les hommes dont le grand âge interdisait les exercices équestres.

Les chiens accouplés et tenus en laisse par des valets, silencieux, suivaient les piqueurs sur les bas-côtés de la route.

Le rendez-vous était une sorte de rond-point appelé le Grand-Rond, auquel aboutissent presque toutes les allées de cette partie de la forêt qui s’étend entre le village du Noyer et Beaumont-le-Roger.

Un piqueur, tandis que les cavaliers au galop allaient se poster de chaque côté du taillis où le cerf était blotti, prit les deux meilleurs limiers de la meute attentive et dont on calmait les aboiements par des coups de fouet. Il entra dans le fourré.

Quelques minutes d’attente et les deux chiens donnèrent de la voix, d’abord timidement, puis avec un entrain évident. On entendit le piqueur sonner le bien-aller. Les valets découplèrent une partie de la meute qui s’élança dans la direction indiquée par les hurlements de leurs collègues et les appels du cor.

Un chasseur posté du côté de Grosley sonna à son tour le bien-aller.

Les amazones et les cavaliers encore au Grand-Rond