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Page:Poirier de Narçay - La Bossue.djvu/93

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— Oui, mais le plus fin finit par se faire prendre. Vraiment il y a à la maison assez de bonnes choses sans…

Mais il fut interrompu par le bruit d’une charrette engagée sur le chemin pierreux qui relie la ferme à la route du Neubourg. Il dressa l’oreille :

— Pourtant, ça ne peut être déjà des invités. Allez donc ouvrir la porte, père Mathieu.

Le bonhomme, qui avait encore d’excellents yeux, s’écria :

— C’est Giraud avec la bossue.

— Allons, tant mieux, dit Beauvoisin.

Le vieux ouvrait déjà la porte à claire-voie à travers laquelle il avait reconnu le braconnier et sa femme.

L’âne Martin avait sa robe mouillée, contre son habitude ; cela décelait une activité factice, résultante directe de la force excitante et frappante représentée par un bâton de houx que Giraud tenait avec sa main droite.

Beauvoisin, qui avait regagné la maison d’habitation sise au milieu de la cour entourée de murs et d’ormeaux, attendait sur le seuil de la cuisine.

La ferme de Pierrelaye est le reste sans doute d’une habitation seigneuriale de petit hobereau. Les murailles sont d’une épaisseur respectable et constituées par des pierres de taille gélives et salpêtrées.

Les pièces sont vastes et lambrissées avec du cœur de chêne peint en blanc. Depuis longtemps l’humidité s’acharne en vain contre ces boiseries.

Les cheminées monumentales étaient destinées à contenir des arbres entiers, mais le génie moderne les a rétrécies et adaptées aux usages récents.

Dans celle de la cuisine restée intacte comme dimension, est installé un immense fourneau, dénommé cuisinière, dans lequel la houille brûle constamment.

Les autres ont des foyers en fonte de divers modèles avec bouches de chaleur ; on n’y allume du feu que pendant les froids excessifs, car la cuisine sert de salon et de salle à manger.

Aussi l’humidité sur les pavés et derrière les lambris