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Page:Poisson - Heures perdues, 1895.djvu/123

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Ils approchent, voilà qu’ils ont déjà surgi
Sur la haie où l’épine a bien souvent rougi
Leurs mains petites mais avides.
Eux pourtant si bavards ont cessé leur caquet ;
Ils ont tendu la main, quand mon cerbère au guet
Fond sur eux en deux bonds rapides.

Adieu large festin au pied de l’arbre vert !
Adieu les fruits vermeils ! Le dogue a découvert,
Gardien féroce et taciturne,
Leurs pas lents et furtifs à l’abri des halliers,
Et fait fuir devant lui ces hardis écoliers
Honteux de leur course nocturne.

Parmi ceux que le vol avait là réunis
C’est un sauve-qui-peut à travers prés jaunis.
Comme ils fuient les petits coupables !
Hallali sans pareil, à travers les vallons