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Page:Poisson - Heures perdues, 1895.djvu/139

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Les peuples, à la voix de ce sinistre oracle,
Se dressent, frémissants, à l’horizon lointain.
En effet, ce doit être un étrange spectacle :
Un grand peuple qui tombe, un astre qui s’éteint !


Quand dans un ciel serein l’éclipse passagère
Obscurcit du soleil le disque radieux,
La science, en alerte et prompte messagère
Vers ce point de l’éther fait fixer tous les yeux.


De même, ô France aimée, un nuage qui passe
Efface-t- il l’éclat que tu jettes partout,
Les peuples étonnés, interrogeant l’espace,
Se demandent : « La France est-elle encor debout ? »