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Page:Poisson - Heures perdues, 1895.djvu/30

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De la tombe où tu dors, père, une voix chérie,
Qui parle à mon oreille et rend ton fils meilleur.

Tu me dis : « Cher enfant, sois bon fils, sois bon frère :
Poursuis mon œuvre auprès de ceux que j’ai laissés.
Seul appui de tes sœurs, seul soutien de ta mère,
Le vide que j’ai fait en laissant cette terre,
Comble-le, si tu peux, par tes soins empressés. »

Et ce rôle tracé par une voix bénie
J’en prends tout le fardeau, je l’accepte à genoux.
À peine à son printemps ma jeunesse est finie ;
Adieu, graves loisirs de mon humble génie !
Je suis chef de famille avant que d’être époux !