Aller au contenu

Page:Poisson - Recherches sur la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile, 1837.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

termes, et se réduit à l’unité dans le cas de  ; d’où il résulte pour la probabilité de l’erreur d’une condamnation prononcée à l’unanimité. En ne prenant pas , et faisant , on aurait

 ;

quantité plus petite ou plus grande que , selon que surpasse ou est moindre.

Dans le cas ordinaire de = 12, si l’on fait successivement = 0, = 1, = 2, = 3, = 4, = 5, la formule (15) donne les fractions

1/8192, 14/8192, 92/8192, 378/8192, 1093/8192, 2380/8192,

pour la probabilité de l’erreur des condamnations prononcées par les 12 jurés, par 11 contre 1, par 10 contre 2, par 9 contre 3, par 8 contre 4, par 7 contre 5. À la plus petite majorité, la probabilité de l’erreur serait presque égale à 2/7 ; de sorte que sur un très grand nombre d’accusés, condamnés à la majorité de sept voix contre cinq, il serait très probable que les deux septièmes n’auraient pas dû l’être ; ce serait à peu près un huitième à la majorité de huit voix contre quatre.

En appliquant l’hypothèse de Laplace à la formule (12) ; désignant par une quantité positive et qui n’excède pas  ; et faisant , ,  ; on trouve

,

pour la probabilité que la chance de ne pas se tromper, qui n’a pas pu, suivant l’hypothèse, s’abaisser au-dessous de , a été comprise entre et , dans une condamnation prononcée par contre