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Page:Porto-Riche - Bonheur manqué, 1889.djvu/48

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Je la vis de ma table où j’étais accoudé ;
            Après six mois d’absence,
Son cœur, son petit cœur ne s’est pas demandé,
            Certain de sa puissance,

Comment j’avais sans elle enduré ces longs jours ;
            Ce que j’avais pu faire ;
Si je l’avais trahie, ou si l’aimer toujours
            Était ma grande affaire ;

Si j’avais travaillé ; si ma peine souvent
            Avait été rimée ;
Si j’avais désappris le chemin décevant
            De sa maison fermée ;

Bien couru le théâtre, et l’église, et le bois
            Où manquait son visage ;
Et relu le journal qui disait quelquefois
            Qu’elle était de passage ;

Si je l’avais cherchée à Londre, aux environs,
            Et dans sa Normandie ;
Parlant d’elle à chacun avec les airs poltrons
            D’un homme qui mendie…