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Page:Porto-Riche - Bonheur manqué, 1889.djvu/65

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De Trop, ce nom dit mes détresses ;
Ma mère ne m’a pas chéri.
De mon enfance sans caresses
Je suis encor endolori.

Camarades, maîtres d’étude
Pouvaient à l’aise m’opprimer,
Car aux vacances l’habitude
N’était pas de me réclamer.

Je me vois dans la cour pierreuse
L’aîné sortait, je restais là…
Mon fils aura l’enfance heureuse ;
Je ne veux pas pour lui cela.

De mes chagrins j’ai fait la somme.
J’ai trop souffert, je serai doux.
Tant qu’il sera petit, cet homme,
Je le prendrai sur mes genoux.

La vie est sombre et nous rudoie.
Je veux toujours lui pardonner ;
Car ma tendresse est une joie
Que je suis sûr de lui donner.