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Page:Potvin - Peter McLeod, 1937.djvu/100

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Peter McLeod

voir Missieu McLeod pour mener chefs à Montréal voir gouverneur…, sauvages mourir si gouvernement donne pas réserves à pauvres Montagnais… Oui, mourir vite, vite… Missieu, misère gros, gros.

— Ah ! toi avoir confiance à Peter McLeod ?

— Chefs… gros gros confiance… grand boss…

— C’est ça, mon brave… Peter McLeod y verra, j’en suis sûr… Tu sais qu’il les aime bien, lui, les sauvages…

— Oui, oui… lui, sang de Montagnais, lui, tout partout, partout.

Et d’un grand geste, l’indien désigna tout son corps, de la tête aux pieds.

— Mais, dites donc, mes braves, vous n’auriez pas rencontré, ces jours-ci, dans vos courses, un attelage de chiens avec…

— Allons, allons, assez jaser, vous autres ! gueula le commis en montrant la porte aux sauvages… Vous avez ce qu’il vous faut… ouste ! Les deux sauvages déguerpirent avec la souplesse du chat…

— Vous savez, reprit le commis… ce sera avec plaisir. Vous passerez la nuit ici et vous partirez demain matin pour l’Ashuapmouchouan.

— C’est pas de refus, répondit Peter McLeod : on vous remercie bien. D’ailleurs, on est fatigué un peu, hein Pit ?…

Peter McLeod ouvrit la porte et regarda au dehors, histoire de voir quelle tête faisait le temps et de quoi il retournera demain.

Le soleil s’était couché de l’autre côté du lac, mais