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Page:Potvin - Peter McLeod, 1937.djvu/34

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Peter McLeod

qui exploitait à Chicoutimi, au Bassin, les premiers chantiers de bois et les premières scieries mécaniques de la région haut-saguenayenne. Son énergie, sa hardiesse, son esprit d’entreprise développèrent en peu de temps cet embryon de ville industrielle dont il devint en quelques semaines roi et maître absolu. C’est lui qui fonda ce que l’on a appelé la « Banque à Pitons ». Les « pitons » étaient des bons que Price-McLeod émettait pour des montants variant de cinq sous à cinq dollars. On payait les gages des journaliers avec ces papiers qui n’étaient valables que pour les marchandises des magasins de la société. Un homme gagnait-il soixante sous par jour, on lui donnait un « piton » de cette valeur avec lequel il pouvait se procurer ce dont il avait besoin au magasin. On a appelé ces « pitons » du nom de baptême de McLeod, leur inventeur : Peter. « De Peter à « Piton », a dit Arthur Buies, il n’y a qu’un pas : la transition est toute trouvée. Ce ne sont jamais les noms à donner qui embarrassent les Canadiens »…

Donc Peter McLeod étendait sa redoutable royauté sur tout le « Royaume du Saguenay », hommes et femmes, bêtes et choses, quand Fred Dufour envoyé par lui à l’Anse-au-Cheval pour mettre à la raison une “gang” de fiers-à-bras de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui causaient des ennuis à ses hommes, lui confia la garde de Mary Gauthier, sa fiancée. Tout autre que Fred Dufour, qui connaissait par cœur son Peter McLeod, eut hésité devant le risque. Mais il faut croire que Fred Dufour savait ce qu’il faisait…

Et la première chose que fit Peter McLeod le soir