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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/101

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auteur de la Marseillaise, qui s’élance aux flancs de l’Arc de Triomphe, fut l’architecte et l’entrepreneur du couvent des Dames de Saint-Miclnel.

Comme le dit couvent était cloîtré, il n’y avait aucun moyen d’y pénétrer, encore moins d’y circuler librement pour les simples mortels et pour les habitants du quartier, son beau parc était quelque chose comme le Paradis Perdu dans lequel personne n’avait jamais mis les pieds, j’entends personne du sexe fort !

Cependant comme il y a toujours un arrangement possible avec le ciel, il est bien évident qu’à bien plus forte raison, il doit y en avoir un avec les bonnes sœurs, ses modestes et douces brebis. Mais enfin, on peut être des brebis ointes du Seigneur et aimer l’argent ; ça fait partie des petites passions du métier !

Aussi pour augmenter leurs revenus plus que respectables, elles avaient un vaste pensionnat et de plus, louaient des chambres aux femmes seules, aux veuves dévotes du quartier, tenant ainsi un véritable hôtel meublé pour dames seules, sans payer patente bien entendu. De plus elles abritaient les gentes demoiselles soi-disant repenties !

Or, c’est là où éclate vraiment l’ingéniosité de l’esprit monacal qui laisse bien loin derrière lui l’esprit plus ou moins mercantile du Levantin, de l’Israëlite, du Gènevois ou de l’Auvergnat. Si l’une des jeunes pensionnaires ou l’une des dames venait à tomber malade et désirait recevoir chaque