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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/171

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par trop scandaleux et il est temps de rappeler Messieurs les policiers à un peu plus de pudeur et surtout au respect de la liberté individuelle.

Mais il paraît que nous sommes loin de compte et l’on affirme que, loin de vouloir revenir à de meilleurs sentiments, M. le Préfet de Police est décidé à prendre un arrêté pour interdire dans toutes les réunions et fêtes publiques le port de talons de plus de deux centimètres de haut !

N’empêche qu’il y a dans cette poursuite tout à la fois féroce et grotesque et dans cette expulsion d’un Landais de la revue, sous le fallacieux prétexte qu’il avait des échasses, plus qu’un acte d’arbitraire, mais bien une insulte à toute une race, à tout un département, insulte d’autant plus gratuite qu’elle n’était pas obligatoire… au contraire.

En conséquence, je veux croire que tous les Landais justement indignés et froissés dans leur amour-propre national, vont demander plus que des explications, des excuses publiques et plates comme des limandes, à M. le Préfet de police qui n’a pas le droit d’imposer une chaussure uniforme à tous les Français, suivant son caprice. C’est trop sandaleux, pardon… scandaleux, ce procédé de gniaff mal appris…

Mais ce n’est pas tout ; voilà que tout à coup l’ineffable Santos-Dumont, qui s’y connaît comme pas un Américain, en fait de réclame, vient faire un petit tour, avec son ballon, devant les tribunes.

On entend alors pousser un grand cri dans celle