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xxi
préface


je ne peux mieux faire que de citer le passage suivant de Pierre Larousse certes, il est un peu long. Mais, combien consolant et lumineux et il me semble que l’on possède comme une nouvelle ardeur à accomplir la fin de sa tâche, quand on a lu ces lignes éloquentes qui sont comme l’expression vivante de la sagesse elle-même :


« De la courte analyse à laquelle nous nous sommes livrés, il résulte que ni les philosophes, ni les théologiens n’ont réussi à nous donner de la vie future une explication pleinement satisfaisante pour la raison, et conciliable avec la justice. En effet, qu’ils le veuillent ou non, les métempsyconistes rompent l’unité du moi par des transmigrations qui ne laissent aucune trace du passé.

« Qu’est-ce que l’âme sans la mémoire ? Et que m’importe de renaître dans une situation meilleure, si je n’y suis plus moi-même ? La théologie n’est pas plus heureuse, puisqu’elle ne m’offre pour toute perspective que d’horribles tourments ou un néant déguisé. Et pourtant, la terrible question est toujours là ; à quelle fin sommes-nous destinés ? Semblables à des voyageurs enfermés dans une voiture qui ne serait ouverte et éclairée que par derrière, nous voyons fuir devant nous la route parcourue dont les lointains ne tardent pas à se dérober à notre vue ; mais la route à parcourir reste voilée à nos yeux et nous ne la connaissons que tout juste à