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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/309

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Je sais bien qu’il nous faudra dépenser la moitié de nos bénéfices pour lancer les ferments de cette campagne dans l’opinion publique mais avec cinq francs, il y aura encore du bon, comme l’on dit. Je sais également que nous ne pourrons pas écouler ainsi toute notre camelote ; mais pensez donc qu’un seul litre à ces prix-là en représentera pas mal à 10 et même à 25 centimes le litre.

C’est une moyenne qu’il sera facile d’établir, et je vous laisse, Messieurs, le soin de conclure…

L’orateur n’avait pas terminé qu’il était déjà porté en triomphe, et voilà comment on vend aujourd’hui dix francs le litre un bon petit vin doux qui guérit toutes les maladies et comment la crise des vins fut conjurée avec le succès qui devait dépasser les espérances les plus optimistes !

Certes, il y a une morale à tirer de cette histoire ; c’est qu’avec un peu d’originalité on arrive, dans la vie, à se tirer du plus mauvais pas. Le tout est de savoir lancer habilement dans l’opinion publique, à coup de réclames outrancières, les bons ferments, car il est bien certain que cette bonne famille gogo est toujours aussi nombreuse et aussi vivante qu’au temps de Paul de Kock.

Il suffit d’avoir le tour de main ; c’est une spécialité, quoi ! Et tout le monde sait qu’il n’y a encore que les spécialités qui réussissent et qui rapportent la forte somme.

Mais il faut avouer que le tour est bon, qu’il est même génial, qu’il renouvelle agréablement celui des porteurs d’eau-charbonniers-marchands de