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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/321

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l’acharnement et le succès que l’on sait à l’étude des langues cunéiformes de l’assyrien, du chaldéen, du perse primitif, et de la langue des Mèdes, langues voisines se servant des mêmes caractères cunéiformes du coin, mon père, Théodore Vibert, préparait ses grands travaux historiques de reconstitution des premiers âges de l’humanité — après la préhistoire bien entendu — et publiait sa race sémitique qui devait faire tant de bruit dans le monde savant de l’époque.

On sait comment il est arrivé à reconstituer pas à pas pour ainsi dire, toute la campagne de Bacchus aux Indes, suivi depuis par Le Normand, Philippe Berger et bien d’autres savants.

À cette époque il s’occupait particulièrement et forcément de sanscrit et comme il était modeste magistrat en province, c’est moi qui servais de truchement entre mon père et Oppert, toutes les fois que l’un avait un renseignement à demander à l’autre.

Plus tard, en 1885, il y aura vingt-trois ans au mois d’avril, mon père mourait subitement d’une maladie de cœur, à cinquante-neuf ans, en pleine activité, laissant ses grands travaux historiques inachevés, et je conservais moi-même, en souvenir du cher disparu, les meilleures et les plus amicales relations avec Jules Oppert.

Nous nous rencontrions un peu partout, dans le monde officiel où il aimait à aller se délasser de temps en temps, chez les éditeurs, à l’imprimerie nationale où nous allions quelquefois emprunter