Aller au contenu

Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/333

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 303 —

Je tiendrai le même langage vis-à-vis les tatouages des matelots, des marins, de ces braves mathurins qui ne sont que de grands enfants et se font en général au cours de leurs lointains voyages, de leurs longues traversées, graver sur le corps par des artistes du cru, dans les ports où l’on fait escale, des maximes naïves ou des dessins enfantins qui rappellent la payse ou la promise — c’est tout un — qui vous attend au village natal.

J’arrive à l’un des côtés les plus curieux du tatouage à l’heure actuelle, je veux dire au tatouage chez les Apaches des boulevards extérieurs, chez ces gens sans aveu et chez les filles de bas étage qui sont tombées dans la rue.

À ce propos les journaux publiaient dernièrement la curieuse information suivante, information qui ressemblait à une révélation pour beaucoup de lecteurs peu au courant — et cela se comprend du reste — des mœurs très spéciales de ce monde très spécial lui-même, des escarpes, malandrins et autre coupe-jarrets de la capitale, que l’on appelait des Mohicans du temps d’Alexandre Dumas et que l’on appelle des Apaches aujourd’hui, comme si la boue avait ainsi besoin de changer de nom :

« Au cours d’une rafle opérée la nuit dernière dans les environs de la porte de Passy, les agents de la brigade mobile ont arrêté quinze sans-asile qui ont été envoyés au Dépôt. Ces hommes avaient tous sur le corps des tatouages variés.