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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/350

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— Comment cela ?

— Mais dans les Croisades tout simplement, dans les huit fameuses Croisades historiques. De même que les fameuses guerres de la Réforme, de la réformation, comme l’on dit aujourd’hui, n’ont jamais été que des guerres purement politiques, où la religion n’était qu’un prétexte, ce qui est surabondamment démontré aujourd’hui, de même les Croisades n’ont jamais été des guerres religieuses, comme un vain peuple s’obstine à le penser.

— Vous commencez à m’intéresser.

— Mais c’est clair, comme dit l’autre. Vous pensez bien que Godefroy de Bouillon — voyez Duval — Louis VII le Jeune et Conrad III, empereur d’Allemagne, Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion, Baudouin, comte de Flandre et Boniface de Montferrat, Jean de Brienne, Frédéric Barberousse, empereur d’Allemagne, — pas le corsaire turc, — aussi bien que Saint Louis en Égypte et à Tunis, se moquaient un peu de la Palestine et des Lieux Saints comme un poisson d’une pomme, ou comme une baleine d’un faux col !

De même que la fameuse croisade contre les Albigeois de Jean de Montfort était purement politique et n’avait aucun prétexte religieux, de même les Croisades en Palestine et autres lieux n’avaient qu’un but dans l’esprit des souverains d’alors : assurer la paix et la tranquillité du royaume ou de l’empire, en organisant, sous le