Aller au contenu

Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/405

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 375 —

même au rapport du matin. À la réflexion, il est impossible qu’il en soit autrement de la part d’un directeur qui veut rester libre de ses mouvements, même dans l’intérêt des détenus dont il a la garde.

Après le rapport ; comme disaient les gardiens-chefs, le directeur écrivait au préfet de police, au procureur général, puis au procureur de la République, et allait déjeuner.

Et ma foi après déjeuner, souvent le directeur avait le temps de se promener ou de vaquer à ses affaires personnelles. J’en ai connu qui allaient tranquillement bouquiner et rechercher des Elzévirs sur les quais, et ce n’étaient pas les moins sérieux.

La prison de la Santé, vers la fin de l’Empire, en 1866, remplaçait les Madelonnettes, célèbre prison, située rue des Fontaines, à côté des Arts-et-Métiers. Comme Sainte-Pélagie, cette prison avait remplacé aussi un couvent de filles repenties dont les religieuses et les pensionnaires étaient populaires pour leur mœurs aimables et faciles, tout comme celles de leurs douces patronnes Pélagie, et Madeleine ![1]


III


Maintenant, le moment me paraît venu de rap-

  1. Voir dans mon volume, Mon Berceau, le chapitre consacré au Couvent de l’Assomption et aux débordements et débauches des trop fameuses Haudriettes.

    Autrefois, la plupart des couvents de femmes étaient