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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/408

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quemment que ces condamnés se plaignaient par la voix des journaux de la manière dont ils étaient traités.

« C’était pour ces condamnés un moyen de réclame auprès du parti politique auquel ils appartenaient, et plus tard, ils en devaient recueillir le fruit, quand la roue de la fortune aurait tourné en leur faveur.

M. le Préfet Police fatigué de ces plaintes continuelles qui l’obligeaient à fournir à chaque instant au Ministre et à la Presse des explications, eut la bonne pensée de faire rédiger un réglement afin de fixer d’une manière définitive les droits et les devoirs des détenus politiques.

« Une commission fut nommée, je fus appelé à en faire partie et je déclarai préalablement que je ne croyais pas à l’utilité d’un réglement qui, au contraire, gênerait mon action déjà si embarrassée et me créerait de nouvelles difficultés. On ne déféra pas à mes observations et l’on se mit à élaborer les termes d’un réglement qui, après avoir été soumis à approbation ministérielle fut affiché sur les murs du quartier politique.

« Ce réglement, que j’avais reçu l’ordre de faire exécuter, donna lieu dès le premier jour à un conflit avec les détenus politiques.

« J’en donnai connaissance à M. le Préfet qui, prévoyant d’autres conflits, me donna l’ordre de prévenir les détenus que ce réglement serait abrogé.

« Quelle victoire pour ces prisonniers ! Dès le