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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/411

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que cela devait arriver. Je n’eus plus à me préoccuper de ces petits tracas, de ces taquineries dont j’ai parlé précédemment.

« Ayant été appelé à la direction de la prison de la Santé dont la construction n’était pas terminée, et, qui ne pouvait encore recevoir de détenus, j’étais donc un heureux directeur in partibus.

« Ce n’est que plus tard que je pris la direction effective de cette nouvelle prison qui pouvait contenir de mille à onze cents habitants, et qui avait été disposée de manière qu’on pût y établir l’infirmerie centrale des prisons.

« Mais les événements marchaient, il y avait dans les esprits de l’inquiétude, on sentait un malaise qui annonçait au loin l’orage.

« La mort d’un journaliste tué par un des membres de la famille Bonaparte avait causé une grande émotion dans le public, des rassemblements s’étaient formés, la troupe était intervenue et 500 individus avaient été arrêtés et envoyés à la prison de la Santé.

« L’instruction judiciaire fut faite d’urgence dans la prison même, par huit ou dix magistrats, qui mirent en liberté une grande partie des gens arrêtés et rendirent une ordonnance à la suite de laquelle 80 environ furent traduits devant la Haute Cour impériale de Blois. »

Là se terminent les notes de Constant Lefébure, intéressant particulièrement la prison de Sainte-Pélagie, cependant je ne puis résister au plaisir de citer encore le passage suivant qui se trouve