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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/86

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Personne ici ne fait de mal à ces oiseaux, cependant il y en aurait encore beaucoup plus s’ils n’avaient pas les ennemis terribles qui en croquent pas mal la nuit.

— Comment cela ?

— Oui, les chats du voisinage qui viennent la nuit, à pas de loup, grimper dans les arbres et dévorer les œufs, les nids, les enfants et naturellement les parents avec, s’ils peuvent.

Mais nous veillons avec mes camarades, chacun à notre tour de ronde et de garde, la nuit et je vous assure que nous chassons les chats autant que nous pouvons et si nous en pouvions attraper un, il passerai un mauvais quart d’heure…

Et tout en entendant ces curieux détails sur les mœurs des hôtes à plumes et à poils du parc Monceau je voyais à ma droite le monument de Cuy de Maupassant auquel les moineaux semblaient donner une aubade matinale, avec toutes leurs criailleries de gamins de Paris et tout à coup je me souvins du buste du peintre Corot, sur lequel j’écrivais dernièrement une chronique, au bord du lac de Ville-d’Avray et il me sembla qu’il devait être doux pour les poètes et pour les amants de la nature de dormir ainsi leur dernier sommeil, ne fût-ce qu’en effigie, au milieu des fleurs et des oiseaux et l’écho moqueur, répondant à mes secrètes pensées, murmura :

— Surtout quand il y a des petites Parisiennes autour !

Pauvre Maupassant, il en est mort !