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Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome I.djvu/140

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ses offres, ce n’était pas de moi qu’il devait se plaindre lorsqu’elle lui préférait les miennes. Cependant, elle l’avait flatté de quelque espérance, et le terme qu’elle avait pris pour le déterminer était une espèce d’engagement qui l’obligeait du moins à le revoir et à lui expliquer nettement ses intentions. Je craignais de l’embarrasser elle-même en lui rappelant ce souvenir. Mais elle avait tout prévu. Étant rentré dans sa chambre après avoir donné mes ordres, je lui trouvai une plume à la main.

« J’écris, me dit-elle, au Sélictar, pour ruiner absolument toutes les idées qu’il aurait pu se former de ma réponse. Je laisserai ma lettre au maître de langues, qui sera fort satisfait sans doute d’avoir un nouveau service à lui rendre. »

Elle continuait d’écrire, et je ne lui répondis en peu de mots que pour louer sa résolution. Je me contraignais encore pour renfermer toute ma joie dans mon cœur, comme si la crainte de me voir traversé par quelque nouvel incident n’en eût fait suspendre tous les transports. Le maître de langues, que je regardais à peine, et que ses propres remords excitaient peut-être à chercher quelque moyen de se réconcilier avec moi, me fit demander la permission d’entrer.

« Sans doute ! » répondit pour moi Théophé ; et le voyant paraître, elle lui dit qu’étant décidée d’abandonner Constantinople, et les raisons qu’elle m’avait expliquées me