Aller au contenu

Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome I.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

ne regardaient pas moins que la vie du Grand Seigneur, et qu’on craignait le même sort pour le Sélictar et le Bostangi Bassi, qui passaient pour ses meilleurs amis. Mon secrétaire, de qui je recevais ces nouvelles, y joignait ses propres conjectures. Dans le degré de puissance et d’autorité dont le Bostangi Bassi jouissait au sérail du Grand Seigneur, il doutait, m’écrivait-il, qu’on osât rien entreprendre contre sa personne ; mais il n’en était que plus persuadé qu’on n’épargnerait pas ses amis, parmi lesquels le Sélictar, Dely Azet, Mahmout Prelga, Montel Olizun, et plusieurs autres seigneurs avec lesquels j’étais lié comme lui, tenaient le premier rang.

Il me demandait là-dessus, si je n’entreprendrais rien en leur faveur, ou si je ne pensais pas du moins à leur offrir quelque secours particulier contre le péril qui les menaçait. La seule entreprise que j’eusse à former pour leur être utile consistait dans les sollicitations que je pouvais faire auprès du Grand Vizir ; mais il était question d’un intérêt d’État, je prévoyais qu’elles ne seraient pas fort écoutées. Mon secours avait un sens plus étendu. Outre les moyens de fuir que je pouvais leur procurer facilement, il m’était aisé de rendre à quelques-uns d’entre eux le même service que mon prédécesseur n’avait pas fait difficile de rendre à Mahomet Ostun, c’est-à-dire de les recevoir secrètement chez moi jusqu’à la fin de l’o-