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Page:Pradez - Réparation, 1905.djvu/204

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IX


De très loin, un bruit de musique arrivait du fond de la campagne, des notes gaies et rapides, accompagnées d’un tam-tam continu de grosse caisse. D’obliques rayons filtraient, à travers l’opacité des grands hêtres, des flèches de lumière qui allaient zébrer d’or le sable des allées et que les frissons de l’air agitant le feuillage faisaient osciller sur le sol. À l’approche de la nuit, les oiseaux s’étaient cachés. Le bruit isolé de l’orchestre s’entendait par moments net et précis, ou bien confus et tronqué, selon les caprices du vent. C’étaient des fifres et des violons jouant à perdre haleine des danses de village, tapageuses et entraînantes.

Jacques et Isabelle se promenaient lentement côte à côte dans le grand parc ombreux, et, de temps en temps, Jacques se penchait pour apercevoir le visage obstinément baissé de sa fiancée. Ce jour-là, il ne souffrait pres-