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Page:Pradez - Réparation, 1905.djvu/256

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fait une apparition chez ses malades les plus pressants, il avait erré dans la campagne jusqu’à ce qu’il eût acquis la certitude de ne pas retrouver, comme tous les derniers soirs, sa mère debout, l’attendant avec le même visage anxieux et préoccupé. Ce soir-là, l’idée de l’interrogation muette des yeux clairvoyants lui était insupportable. Il sonnait une heure lorsqu’il pénétra chez lui.

Le gaz était resté allumé et au premier pas qu’il fit dans le vestibule, Mme Isolant accourut.

— Pourquoi m’avez-vous attendu si tard, mère ? demanda-t-il vivement. J’étais chez Philippe comme à l’ordinaire. Je n’oserai plus m’attarder, si vous restez ainsi debout à m’attendre.

Sous la clarté crue du gaz, ils se regardaient et leurs pensées s’unirent, se fondirent dans un même spasme douloureux. La mère murmura :

— Je n’ai pas voulu te contrarier en t’attendant, mon enfant, mais on t’a fait appeler quatre fois cet après-midi. J’avais promis de faire le message moi-même. La jeune Fisch est plus mal… elle se meurt.

Jacques dit faiblement :