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Page:Praviel - Le Roman conjugal de M. Valmore, 1937.pdf/166

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LE ROMAN CONJUGAL DE M. VALMORE

c’est-à-dire aux aimables visites de Line et d’Inès au Val, elle allait se servir pour jouer sa dernière partie. Quatre jours après, elle annonçait une rupture formelle à son mari :

Je viens d’avoir le courage de me retirer franchement des irritations ardentes et des exigences de M. de Latouche. J’ai saisi l’occasion d’une lettre un peu Robespierre, comme tu disais, qu’il m’a écrite pour m’être soustraite au voyage de Tours, et je me suis retranchée à toujours dans ma solitude.

Et comme elle devinait qu’à ce mot Prosper ne manquerait pas de sursauter, elle s’empressait d’ajouter :

Tu penses que je l’ai fait avec toute la convenance et le regret aussi vivement exprimés que vivement sentis au reste de me dérober à sa bonté fanatique dont je suis très touchée, mais qui m’étouffe. J’espère que, moitié fâché, moitié convaincu, il me laissera tranquille et se contentera de venir de temps en temps à la ville.

Pour la campagne, je suis irrévocablement résolue à n’y plus aller. Écris-lui sans faire semblant de rien, car ce qui l’ulcérerait davantage, il me l’a dit, ce serait de croire que l’on pourrait altérer l’estime et l’amitié que tu lui portes. Ne parais donc jamais instruit de la confidence intime que je t’ai faite. Son âme