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prochainement démolies, l’adjudication des travaux de démolition ayant été fixée au 11 juin :

Rue Taillepain, nos 1, 3, 5 et 9 ;

Rue Brisemiche, no  9 ;

Rue Saint-Merri, nos 29, 31, 35 et 37.

Cette proposition est renvoyée à la 3e Sous-commission.


M. Alfred Lamouroux dépose un porte-feuille intitulé Repaire de Gueux, contenant 6 eaux-fortes, de MM. Xavier Lesueur et Fortuné Séguin, ainsi que 6 aquarelles de vues de Paris, par M. Fortuné Séguin.

Il en demande le renvoi à la 3e Sous-commission.

Adopté.


M. Édouard Detaille dit qu’il serait utile de remettre une carte d’identité aux artistes chargés de travailler pour la Commission.

Cette carte aurait pour but de les mettre à l’abri des ennuis de toutes sortes qui peuvent leur arriver au cours de leurs travaux.

M. le Président répond que la délivrance de ces autorisations dépend du service de M. Bouvard.


M. Edgar Mareuse donne à la Commission communication de la note suivante :


« L’ancien rendez-vous de chasse du duc du Maine. — Un souvenir historique. — Le village de Plaisance.


On a vendu hier au Palais, pour la somme de 512,000 francs, l’ancien rendez-vous de chasse que le duc du Maine avait fait construire au xviiie siècle, dans la plaine de Montrouge. M. Marius Butet a, dans le tome 1er de la Correspondance historique et archéologique, décrit ce petit pavillon « dont l’emplacement aurait été, selon lui, suggéré au duc du Maine, prince légitimé et vivant fastueusement, par le souvenir des promenades de son enfance attristée, lorsqu’il vivait sous la surveillance de Mme de Maintenon, dans l’hôtel formant le coin de la rue de Vaugirard et du boulevard du Montparnasse. »

Le 30 décembre 1842, le château du Maine était acquis par M. Alexandre-Marie Couesnon, qui ne tardait pas à le louer à M. Sanis, pour y installer une institution. Il transformait la pelouse centrale en un immense géorama représentant le relief de la France ; c’est là l’origine de la rue du Géorama, devenue plus tard rue de Montyon, puis rue Mouton-Duvernet. Il ne faut pas confondre ce géorama avec celui qui fut construit bien des années plus tard, en 1867, rue Nansouty, à côté du parc de Montsouris.

L’institution, puis le géorama disparaissaient successivement, M. Couesnon s’éteignait au château du Maine, le 28 décembre 1857, et son fils, Louis-Victor Couesnon, en devenait le propriétaire. Architecte et spéculateur, il s’associait avec Chauvelot pour créer autour de sa propriété le village de Plaisance, qui ne tarda pas à se développer au milieu de la plaine de Montrouge avant d’être absorbé par la grande ville.

Le 12 novembre 1872, Louis-Victor Couesnon mourait à son tour à Nice; ses deux filles, Mmes Alice et Eugénie Couesnon, qui, avec leur père, avaient servi de parrain et de marraines à des rues voisines, devenaient propriétaires de l’ancien château. »


M. Le Vayer demande qu’une reproduction soit faite de cet ancien rendez-vous de chasse, situé exactement rue du Château, 142.

Cette proposition est renvoyée à la 3e Sous-commission.


M. J. Périn signale que M. Ch. Magne possède une pierre gravée en caractères gothiques provenant du rendez-vous de chasse du duc du Maine.

M. Jules Périn offre à la Commission, au nom de M. Charles Magne, secrétaire général de « La Montagne Sainte-Geneviève », une nouvelle étude, intitulée : Le Culte de Bacchus sur le mont « Lucotitius », statue et statuette de Bacchus enfant.

« L’existence d’un autel à Bacchus, disait Dulaure (t. I, p. 142), n’est fondée que sur une conjecture ; mais cette conjecture est très vraisemblable. Près des vignobles qui garnissaient, au nord et à l’est, le penchant de la colline de Sainte-Geneviève, à l’endroit où est aujourd’hui située l’église Saint-Benoît, on a, à ce qu’il paraît, pendant longtemps, rendu un culte à un saint Bacchus, nommé en français saint Bacch. »

La conjecture est devenue une certitude en