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Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 1, 1857.djvu/101

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pour retirer ce qui avait été enseveli sous les débris de la chapelle bâtie aux portes de Valence. Audalde parvint, non sans peine, à retrouver le cercueil qu’il reconnut à l’inscription et à des signes particuliers. Il enleva ce dépôt précieux. Senior, évêque de Saragosse, crut de son devoir d’empêcher un moine français de s’emparer de reliques appartenant à l’Espagne. Il les retint. Audalde de retour à Conques, fut chassé comme moine vagabond, et se retira auprès de Gilibert ou Gilbert, abbé de Castres.

En 863, il partit de nouveau pour l’Espagne, avec des recommandations de Salomon, comte de Cerdagne, pour le roi de Cordoue, Mahomet fils d’Abdérame, qui agit auprès d’Abdéla, roi de Saragosse, pour contraindre l’évêque à rendre le trésor qu’il s’était approprié.

Le voyage d’Audalde fut heureux et le succès complet. Audalde revint à Castres ; et les reliques qui opérèrent plusieurs miracles sur la route, furent reçues dans le monastère et dans la ville avec un pieux respect et une vénération que les années n’affaiblirent pas.

Tous ces faits sont racontés dans les plus grands détails, avec cette simplicité qui est le plus sûr garant de la vérité, par Aimon, chroniqueur contemporain.

Des doutes se sont cependant élevés. L’authenticité des reliques a été mise en doute. Lisbonne, Oviédo et Castres les ont revendiquées. Des témoignages irrécusables établissent que chacune de ces villes a possédé des reliques de Saint-Vincent le martyr. Le fait est démontré par des affirmations et des preuves contemporaines, par une tradition constante et la vénération publique. Pourquoi n’a-t-on pas compris que les titres invoqués par chacune de ces villes n’enlevaient rien aux autres ? Les reliques avaient été, dans l’origine, partagées entre plusieurs églises de Valence ; elles prirent une direction différente à l’époque de l’invasion des Maures, et lorsque leur établissement durable, dans l’ancien